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05/09/2012

(K-Drama / SP) The Temple (The Gate of Truth) : de la difficulté de comprendre et d'accepter les choix d'un père


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En ce mercredi asiatique, arrêtons-nous un peu sur la troisième saison des dramas special de KBS. J'avais déjà eu l'occasion de vous en parler brièvement l'an dernier : il s'agit d'une série d'unitaires d'une durée d'un peu plus d'une heure, qui présente les destinées particulières de personnes ordinaires. Si tous ces dramas special ne se valent pas d'un point de vue qualitatif, on y fait parfois de jolies trouvailles. Et pour qui veut un peu de programmes sud-coréens dans son petit écran sans avoir à s'investir pour les quelques dizaines d'heures minimum d'une série classique, il s'agit d'un format appréciable. C'est dans cette optique que je vais vous parler aujourd'hui d'une fiction qui a été diffusée le 8 juillet 2012 sur KBS2 : The Temple (aka The Gate of Truth).

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The Gate of Truth nous raconte l'histoire de Young Hae Jeong. Laissée aux soins d'un temple boudhiste alors qu'elle n'est qu'une enfant, ne connaissant pas ses parents, elle grandit aux côtés d'un autre jeune orphelin, Deuk Woo. Un jour, un moine inconnu franchit les portes du temple : Hae Jeong apprend qu'il s'agit de son père. Si elle cherche à établir un contact avec lui, ce dernier la repousse, puis demande à ce qu'elle soit rendue à sa mère en dépit de la vie compliquée que mène cette dernière. Très vite, la vie au temple manque à Hae Jeong, tandis que son incompréhension à l'égard de ses parents ne fait que croître. Des années plus tard, après leur décès et alors qu'elle a fondé sa famille, elle retourne sur le chemin de son enfance. Deuk Woo, devenu moine, s'efforce alors de lui faire faire la paix avec ce passé qui reste douloureux.

Bénéficiant d'une héroïne attachante, qui vibre de l'innocence de l'enfance pendant la majeure partie du récit, ce drama special propose une histoire simple, mais touchante. Sa mise en scène de cette famille éclatée par la décision spirituelle d'un père qui leur a tourné le dos apparaît très humaine. La thématique du récit a des accents relativement universels : c'est une histoire sur la façon de concevoir les relations parents-enfant, et l'évolution qu'elles connaissent au fil de la vie. L'enjeu central est la volonté de comprendre les motivations et les raisons des choix de ses parents - et la difficulté à laquelle cette ambition se heurte. Si l'incompréhension se fait de plus en plus criante au fur et à mesure que Hae Jeong se pose des questions et voit toutes ses attentes déçues, la finalité de son apprentissage reste de parvenir à faire la paix avec ses parents, et plus particulièrement avec cette figure paternelle absente qui l'a rejetée.

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Si l'histoire apparaît donc très linéaire, The Gate of Truth retient d'autant plus l'attention du téléspectateur en raison du cadre choisi pour cette problématique : le drama special nous immerge en effet dans un environnement boudhiste. La majeure partie de l'épisode se déroule ainsi au sein d'un temple. Hae Jeong y forge les bases de son éducation. C'est en suivant ces préceptes qui ont marqué son enfance qu'elle va être capable de se placer du point de vue de son père, et, si ce n'est accepter, au moins comprendre ses actes, en appréciant aussi le déchirement que cela a représenté, y compris pour lui. Imprégné de cette culture, le récit suit un développement simple, à la sincérité bienvenue. Il aboutit à une chute finale sobre, appropriée au progressif enseignement de la vie ainsi délivré.

The Gate of Truth est un drama qui se déroule principalement dans l'enfance de la protagoniste principale, et est donc une de ces fictions qui repose sur l'empathie que saura dégager la jeune actrice à qui a été confié le rôle. Lee Yeong Eun-I s'en sort particulièrement bien : elle sait émouvoir le téléspectateur, tout en proposant une interprétation qui sonne très authentique. A ses côtés, on retrouve Jeon Ye Seo, Jeong Ee Kap, Seo Kap Sook, Kim Cheol Woong, Oh Yeong Soo et Kim Woo Seok. Sur la forme, l'épisode adopte la retenue que l'on attendait légitimement d'une telle histoire : une réalisation simple, sachant cependant mettre en valeur le décor boudhiste, et une bande-son inexistante si ce n'est les bruits de la vie du temple et des prières.

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Meeting and saying good-bye are not two things.
Starting and ending are not two things.
Life and death also are not two things, but one.

Bilan : Sans autre ambition que de proposer une histoire simple et humaine, The Gate of Truth parle de la difficile compréhension de l'autre, tout en mettant l'accent sur la complexité - mais aussi l'impossibilité de se mentir à soi-même - qui est inhérente aux relations parents-enfants. Sachant toucher le téléspectateur, ces 80 minutes défilent sans que l'on y prenne garde. Bénéficiant d'un cadre particulier (boudhiste) que le drama exploite pleinement pour les besoins de son récit, il se conclut en sur une fin à la résonnance très juste, qui referme parfaitement ce chapitre de vie. En résumé, The Gate of Truth n'est pas un visionnage incontournable, mais représente bien ce que j'attends d'un drama special.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce : Voir par là.