07/04/2010
(K-Drama / Pilote) Oh! My Lady : la plongée d'une ahjumma dans le showbizz
Cette première note inaugurant le "mercredi asiatique" offre l'occasion de poursuivre la découverte des dernières nouveautés sud-coréennes. J'avoue que pour le moment, je n'ai toujours pas croisé de séries printanières me donnant envie de m'investir dedans. Certes, vous me direz, ce n'est pas forcément une mauvaise chose : que je finisse déjà toutes les séries de janvier ! Même si je pense que je garderai une place parmi les pilotes, au cours des prochaines semaines, pour vous parler de Personal Taste et de Cinderella's Sister, deux dramas qui figurent sur ma liste de tests à venir, il sera aussi bientôt temps d'attaquer les bilans d'ensemble des Chuno et autres The Woman Who Still Wants To Marry (ainsi que des séries plus anciennes pour lesquelles j'arrive au bout comme City Hall).
En attendant de trouver un peu de place et d'énergie pour tous ces projets, la review du jour sera relativement modeste, à l'image de la nouveauté découverte : Oh! My Lady. Cette comédie romantique a débuté depuis le 22 mars 2010 sur la chaîne SBS.
Oh! My Lady s'inscrit dans le schéma très classique de nombre de séries sud-coréennes, avec l'utilisation de la thématique de la rencontre entre deux personnes de milieux très différents. En l'occurrence, le clash ici mis en scène est celui des préoccupations d'une ahjumma sans emploi stable avec le monde des paillettes artificielles du showbizz.
Yoon Gae Hwa, une jeune mère divorcée, parvient difficilement à joindre les deux bouts, cumulant les petits jobs à la manière d'une intérimaire. Au cours du premier épisode, se faisant expulser de leur appartement, elle se voit d'ailleurs contrainte de confier sa fille au père de celle-ci. A l'opposé, Sung Min Woo est un jeune acteur/top-model qui est au sommet de sa popularité. Sans autre réel talent qu'une gueule d'ange et des pectoraux qu'il est prompt à exhiber, il fait le désespoir des réalisateurs de dramas dans lesquels il joue (ou du moins, "essaye" devant la caméra), mais le bonheur des hordes de midinettes fanatiques qui le suivent. Doté d'un mauvais caractère, arrogant mais aussi pas forcément très débrouillard, il va rencontrer l'héroïne lorsque celle-ci est engagée comme femme de ménage dans son bel appartement de luxe.
Si le premier contact entre les deux jeunes gens, ayant chacun leurs soucis et un tempérament un brin emporté, se passe évidemment de façon la plus explosive (et futile) qui soit, ce n'est que le début d'un enchaînement de circonstances qui ne va pas cesser de les faire se croiser. Yoon Gae Hwa va être engagée par une agence qui veut monter une production musicale avec Sung Min Woo à l'affiche, afin d'attirer les sponsors pour financer le projet. Dans le même temps, la vie égoïste de l'acteur va être bouleversée par l'arrivée d'une petite fille, dont il n'a jamais entendu parler, mais qui est présentée dans la note qui l'accompagne comme sa fille.
Oh! My Lady opte rapidement pour un traitement très léger de ses intrigues, avec un recours important aux codes scénaristiques du soap. Les relations entre les personnages se situent au coeur de la série, les histoires apparaissant souvent plus comme un prétexte pour leur offrir l'occasion d'intéragir et de s'opposer. Les deux premiers épisodes jouent sur un registre très excessif, où la comédie tente d'imposer ses droits avec plus ou moins de succès. Il faut avouer que l'originalité n'est pas le maître mot des scénaristes qui restent prudemment sur un sentier trop balisé et se contentent de recourir à des comiques de situation ou à des pseudos gags tellement de fois déjà mis en scène par le passé, qu'ils prêtent difficilement à sourire. Ajoutons à cela un manque de subtilité et un art pour souligner l'évidence qui alourdit un peu l'ensemble ; et vous comprendrez pourquoi Oh! My Lady m'a laissé un peu de glace.
Pourtant, il serait injuste de dire que la série n'est pas plaisante à suivre à certains niveaux. Cela est du en grande partie à la fraîcheur et à l'énergie qui transcende son héroïne, juste parfaite pour trouver le savant mélange entre un caractère appliqué et droit, et ce petit soupçon de désespoir face à sa situation financière qui révèle une personnalité plus décidée et moins naïve que l'image qu'elle renvoie a priori. C'est de cette petite dualité piquante, qui se développe au fil des deux premiers épisodes et qui se couple au capital sympathie dont le personnage bénéficie rapidement auprès du téléspectateur, que peut venir le salut d'un drama qui reste trop timorée pour s'imposer véritablement dans ce registre de la comédie.
En dépit d'un visionnage pas déplaisant, il manque donc à Oh! My Lady un brin de folie, une réelle spontanéité dans l'écriture, qui aurait permis d'éviter l'écueil d'une narration trop plate pour être vraiment accrocheuse.
Cette même impression de superficialité un peu vaine se retrouve également dans la forme. La bande-son avec ses musiques pseudo-entraînantes, censées souligner le côté clinquant de l'histoire, ne marque pas, révélant surtout une futilité oubliable. La réalisation se révèle aussi des plus classiques, sans la moindre prise de risque.
Enfin, du côté du casting, les acteurs semblent avoir pleinement intégrés leurs personnages, en bons comme en mauvais côtés. Si cela est sans doute en partie lié à l'écriture-même des individus qu'ils doivent interpréter, je pense que leurs prestations n'est pas étrangère non plus à l'image que renvoient les différents protagonistes. Ainsi, Chae Rim (Dal Ja's Spring) se révèle profondément attachante, parvenant à alterner les différentes attitudes avec beaucoup de spontanéité, tour à tour déterminée, effacée ou bien espiègle, elle insuffle une vie et un dynamisme à son personnage qui rend Yoon Gae Hwa très sympathique. J'oserai dire qu'elle supporte plus ou moins l'ensemble du drama sur ses épaules. A l'opposé, le jeu de Choi Si Won (croisé dans Spring Waltz) semble se réduire à une sorte de reflet des propres faiblesses de Sung Min Woo : une gueule d'ange, mais des expressions assez monolithiques qui ne laissent au personnage qu'un seul registre d'expression et lassent assez vite le téléspectateur. L'alchimie ne prend pas instantanément entre ce duo principal ; peut-être faut-il leur laisser plus de temps.
Mais pour le moment, cela donne un côté assez déséquilibré à l'ensemble, avec l'impression d'être devant une série un peu trop à sens unique en l'honneur d'un seul personnage qui tire vraiment son épingle du jeu. D'autant qu'au bout de seulement deux épisodes, les autres membres du casting n'ont pas encore eu trop le temps de s'installer, à l'image de Lee Hyun Woo (Dal Ja's Spring), le producteur qui souhaite engager Sung Min Woo pour une oeuvre musicale, et qui reste en retrait, un peu figé dans les décors.
Bilan : Les débuts de Oh! My Lady ne sont pas déplaisants à suivre : plutôt rythmés, concentrant rapidement un petit capital sympathie intéressant, l'histoire s'installe sans perdre de temps. Seulement le drama ne propose rien de neuf : les ficelles scénaristiques utilisées, tellement usées, n'encouragent pas le téléspectateur à s'investir dans une série pourtant ni mal écrite, ni mal jouée (grâce à l'héroïne), mais qui, simplement, n'a aucune autre ambition que d'offrir une énième déclinaison de la comédie romantique sud-coréenne. Ce n'est pas mauvais, ni désagréable à suivre, même si cela manque singulièrement d'un brin de folie et de spontanéité qui auraient permis à la série d'exploiter pleinement sa volonté de faire dans le comique.
Un peu trop plate mais plutôt sympathique, elle reste cependant sans réelle ambition : voilà donc résumée mon impression des deux premiers épisodes de Oh! My Lady. Ce n'est sans doute pas suffisant pour que je poursuive plus loin ma découverte.
NOTE : 4,75/10
Une bande-annonce de la série :
08:13 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sbs, oh my lady, chae rim, choi si won, lee hyun woo, park han byul, moon jung hee | Facebook |