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17/12/2011

(UK) Garrow's Law, saison 3 : un legal drama toujours aussi passionnant

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Parmi les rendez-vous sériephiles auxquels je tiens tout particulièrement devant le petit écran anglais, pour accompagner les fins d'automne, Garrow's Law s'est peu à peu taillée une place de choix. Certes le mélange de legal et de period drama a trouvé en moi une téléspectatrice pré-conquise à ce cocktail des genres. Mais il faut également saluer le soin avec lequel les scénaristes ont entrepris d'exploiter ce récit romancé de la vie d'un juriste anglais de la fin du XVIIIe siècle. Par ailleurs, les saisons de Garrow's Law ont également pour elles d'être toujours très courtes : quatre épisodes, ce qui permet d'aller à l'essentiel et de ne jamais risquer de lasser le téléspectateur. Suivant le même schéma que les précédentes, BBC1 a donc diffusé les dimanche soirs, du 13 novembre au 4 décembre 2011, la troisième saison de cette toujours intéressante série.

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La grande force de Garrow's Law, sa marque de fabrique, reste de savoir habilement mêler le drame judiciaire et des enjeux plus personnels. Le premier volet donne à la série l'occasion d'exploiter pleinement son cadre historique : les affaires traitées par William Garrow entendent toujours représenter une époque, avec ses moeurs et sa justice. Dans ce registre, la saison 3 s'inscrit dans la droite lignée des précédentes, abordant une nouvelle fois des sujets très diversifiés : certains sont lointains, comme les abus d'autorité et des dérives dans des lointaines colonies, d'autres touchent plus directement Londres et l'évolution du pays.

Je demeure toujours admirative devant la façon dont la série parvient à connecter ses cas d'espèce très particuliers à des problématiques plus générales du temps, offrant plusieurs niveaux de lecture. Ainsi, la tentative d'assassinat sur le roi sera une occasion de s'interroger sur la définition de l'irresponsabilité pénale en cas de trouble mental. De même, une presque banale affaire de meurtre permettra de nous plonger dans les coulisses létales de la politique, de ses oppositions, et la manière brutale dont les élections pouvaient être menées. Autant de thèmes très différents qui permettent d'affiner et de préciser ce tableau dense et riche, toujours passionnant, de l'Angleterrre de cette fin du XVIIIe siècle.

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Parallèlement, Garrow's Law est aussi une série qui cherche à nous investir émotionnellement aux côtés de ses personnages. La saison 3 s'inscrit dans la continuité de la précédente, toujours centrée sur les rapports tumultueux de Lady Sarah et de son époux, alors même que la jeune femme s'est désormais officiellement installée chez William Garrow. Réussir à échapper à une condamnation infamante à des dommages et intérêts qui auraient été exorbitants n'a cependant pas apporté le bonheur au jeune couple : en effet, le fils de Sarah, Samuel, reste entre les mains de son mari.

Si la saison 2 avait déjà permis d'établir le déséquilibre des droits existant au sein d'un couple, cette fois-ci, c'est en adoptant le point de vue d'une mère dévastée par cette perte que la série explore un peu plus le droit de la famille de l'époque. Arthur Hill, toujours piqué dans son honneur, s'enferme dans cette caricature de vilain, trop manichéenne pour être pleinement crédible, que seul l'ultime twist final permettra de nuancer opportunément. Si la détresse de Sarah aura été bien traitée, il est à souhaiter que l'alliance concluant la saison aura définitivement scellée la fin de la vendetta obsessionnelle d'Arthur Hill. C'est une page qui aura peut-être mis un peu trop de temps à se tourner, mais qui doit désormais l'être (si saison 4 il y a).

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Au-delà des combats de William Garrow, des épreuves de Lady Sarah, c'est une autre lutte, plus intime, qui aura marqué cette saison 3 : celle que va mener Southouse contre la maladie qui le condamne inexorablement. Plus que jamais, ce dernier se sera imposé auprès de ses jeunes amis comme la figure du mentor et du conseiller bienveillant, les soutenant autant qu'il pouvait dans leurs démarches, jusqu'à apporter à Sarah une aide financière importante.

L'épisode de sa mort, le troisième de la saison, est sans conteste le plus déchirant et triste proposé par la série depuis ses débuts. Southouse aura connu une fin à la hauteur de son personnage, avec une lente déchéance physique éprouvante qui aura fait souffrir le coeur du téléspectateur. Tout en saluant son rôle, cela permet dans le même temps à la série de faire évoluer la dynamique de travail de William Garrow. Privé de la figure tutélaire qui l'a guidé depuis ses débuts, c'est avec un nouvel associé qu'il aborde le dernier cas : le neveu de Southouse, un jeune homme certes très débrouillard mais qui n'a pas l'influence que pouvait avoir son oncle sur l'avocat. 

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Bilan : Toujours très plaisante à suivre, bénéficiant d'une richesse dans les thématiques abordées qui demeure inchangée, Garrow's Law aura proposé une troisième saison à la hauteur des attentes, conservant son équilibre aussi fragile que précieux entre legal et period drama. Pour autant, si une saison 4 devait voir le jour, il pourrait être opportun de voir la série évoluer, cette saison ayant d'ailleurs posé des bases intéressantes pour l'avenir, au-delà même de la perte de Southouse, en introduisant dans son quatrième épisode des enjeux politiques très concrets qui dépassent le seul cadre du tribunal... Pourquoi ne pas poursuivre ainsi la route du biopic de William Garrow au-delà de sa seule carrière de barrister ? A suivre donc (en croisant les doigts).


NOTE : 7,75/10


Le générique :


Une bande-annonce de la saison 3 :

Commentaires

Legal + period : je DOIS absolument voir ça un jour. S'il n'y a que 12 épisodes pour le moment, ça doit être casable dans l'emploi du temps.

Écrit par : Nataka | 17/12/2011

@ Nataka : Un seul conseil si tu aimes ces genres, en effet : fonce ! :)
C'est du pur savoir-faire BBC-ien, avec un casting très classe (Andrew Buchan est vraiment impressionnant), une reconstitution soignée d'époque, et en prime la fièvre des tribunaux sacrément bien reconstituée.

Écrit par : Livia | 18/12/2011

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