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02/06/2010

(K-Drama / Pilote) Call of the Country / Secret Agent Miss Oh : clash des extrêmes au sein des forces de l'ordre



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Après le sucré rafraîchissant du mercredi asiatique de la semaine passée, changement de registre aujourd'hui avec de l'énergique, des cascades et des courses-poursuites. En effet, une touche policière se mêle aux ficelles de l'inévitable relationnel pointant entre les différents protagonistes de la nouveauté que je me propose de vous présenter : Call of my country (ou bien Call of the country, voire Secret Agent Miss Oh - que les "décideurs" se mettent d'accord une fois pour toute !). Diffusée sur KBS2 depuis le 10 mai 2010, il s'agit d'une série qui se situe un peu à la croisée des genres et des tonalités, difficile à cataloguer au terme de ces premiers épisodes.

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Présenté initialement comme une comédie romantique, Call of the country est un drama s'intéressant à l'univers des forces de l'ordre. Son héroïne, Oh Ha Na, est une jeune policière en uniforme qui se situe en bas de la hiérarchie. D'un naturel explosif et spontané, elle est une as de la débrouille et n'a pas son pareil pour tenter d'exploiter à son profit les situations scabreuses qui se présentent, quitte à frôler la ligne jaune en ce qui concerne les règles éthiques de sa profession. Elle est d'autant plus encline à faire preuve d'une flexibilité opportune que sa situation n'est guère reluisante. Déjà endettée, elle doit également entretenir sa mère. Or cette dernière n'a pas son pareil pour faire disparaître en jeux d'argent ou produits miracles la moindre somme que sa fille ramène à la maison. Pour couronner le tout, Ha Na fréquente depuis quelques temps un jeune homme ; une relation qu'elle estime suffisamment sérieuse pour prendre elle-même l'initiative d'une demande en mariage, qui échoue de la plus humiliante des manières au cours du pilote. Les soucis s'accumulent donc sur le plan privé pour la jeune femme. Malheureusement, cette spirale contamine également sa vie professionnelle : un concours de circonstances va en effet la propulser dans de nouveaux ennuis inextricables.

Il faut dire que Call of the country n'a pas son pareil, au cours de ses deux premiers épisodes, pour mettre en scène des qui pro quo improbables et se délecter dans des coïncidences dont le doux parfum d'invraisemblance prête gentiment à sourire. Dans la plus pure tradition du genre, la série arrange une rencontre mouvementée entre son héroïne et un autre agent des forces de l'ordre, un responsable d'élite dans une agence de renseignements gouvernementale. Au-delà de l'inévitable clash de départ, qui les place immédiatement en porte-à-faux, il apparaît rapidement que tout les oppose. Perfectionniste et méthodique, Go Jin Hyuk accorde un respect scrupuleux aux règles et fait preuve d'une rigidité à des lieues de la souplesse morale de Ha Na. Leur conception de leur métier ne saurait être plus divergente. Mais le hasard, les plaçant à plusieurs reprises sur la route l'un de l'autre, va les conduire à faire un bout de chemin ensemble. Pour le meilleur... ou bien pour le pire ? 

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En résumé, ces premiers épisodes ne manquent pas de piment, alimentés par les différences de caractère entre les deux protagonistes, même si ces derniers ne font que s'y croiser à quelques reprises, chacun menant sa vie de son côté. Call of the country remplit ainsi une partie du contrat qui lui était assigné : exposer la situation de départ avec un punch et une énergie jamais démentis. En suivant les pas de l'héroïne, la trame narrative s'avère finalement être un mélange de quotidien familial fort compliqué et de vastes enquêtes policières en cours aux ramifications importantes, l'ensemble se rejoignant fatalement, au plus mauvais moment pour Ha Na. La jeune femme n'est évidemment pas au bout de ses peines, jonglant maladroitement entre ses différentes préoccupations, forcée de vivre dans un instantané qui ne lui réussit pas toujours.

Cependant, si le rythme est là, suffisamment accrocheur, le contenu ne suit pas toujours. Certes, l'aspect familial se décline au gré d'une comédie burlesque pas déplaisante à suivre, mais le volet policier s'avère plus difficile à cerner. L'exposé assez brouillon de la grande enquête peine à retenir l'attention du téléspectateur ; et les enjeux demeurent longtemps assez flous, semblant souvent parachutés au gré de l'évolution de l'intrigue.

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Ces flottements narratifs ne sont peut-être que le symptôme d'un mal un plus profond : la difficulté de Call of the country à s'affirmer et à trouver son identité. En effet, au cours de ses deux premiers épisodes, la série opte pour une indécision prudente quant à sa tonalité globale. Elle picore entre les genres, alterne les tons, tente quelques expériences plus ou moins inspirées et, au final, se maintient dans une zone d'incertitude qui met à mal toute tentative de classement du téléspectateur. Si ce caractère un peu flou profite parfois à certaines fictions qui s'en tirent avec des résultats intéressants (cette année, Harvest Villa, par exemple), dans Call of the country, j'ai surtout eu l'impression que cela manquait de finition, un problème que le temps viendra peut-être corriger ultérieurement.

S'il est possible de laisser à la série le temps de gommer ce premier défaut, j'adresserai un second reproche, peut-être plus dommageable, à ce drama : sa difficulté à jouer sur l'affectif du téléspectateur. En effet, on peine à s'impliquer dans le devenir de personnages pour le moment très impersonnels. Si Ha Na parvient, logiquement, à tirer un peu son épingle du jeu, son sens de la débrouillardise ne manquant pas d'interpeller, les autres personnages demeurent trop en retrait. C'est flagrant pour celui qui est sensé incarner son vis-à-vis, Jin Hyuk, dont le côté stoïque et le sens poussé du devoir le rapproche trop d'un froid stéréotype pour que le téléspectateur ait envie de s'investir dans le personnage. Oui, il s'agit seulement un premier contact, mais trop de protagonistes paraissent unidimensionnels et monolithiques. Le petit éclair de folie impulsé par Ha Na ne suffit pas pour transmettre l'étincelle à ceux qui l'entourent.

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En somme, on suit les débuts de Call of the country sans déplaisir, mais sans s'attacher. La réalisation n'offre pas de prise de risque particulière, de facture classique, tout en osant quelques mises en scène de certaines actions fantasmées par l'héroïne qui prêteront à sourire. La principale remarque formelle que je pourrais faire serait adressée aux responsables de la bande-son : ouvrir une série, même sur un autre continent, par une scène au cours de laquelle retentit le thème du générique de X-Files, c'est potentiellement glissant, même en Corée, surtout lorsque la thématique traitée en l'espèce n'a pas grand chose à voir avec la tonalité que cette musique donne à l'échange... (Sauf si l'on admet que l'opacité de l'agence de renseignements menant l'enquête pourrait s'assimiler au FBI.) Bref, si le drama se situe là dans la droite ligne de ses flottements sur le fond, je ne peux que fortement conseiller d'éviter ce type expériences sonores.

Enfin, un peu à l'image du reste de la série, le casting laisse une impression mitigée, surtout pour les deux acteurs principaux. Si Lee Soo Kyung (The Lawyers of the Great Republic Korea, Loving You a Thousand Times) s'en tire avec les honneurs pour incarner cette femme policier qui ne manque pas de cran et de caractère ; en revanche, Kim Sang Kyung (Lawyers, Dae Wang Sejong) se montre pour le moment aussi éteint et peu impliqué que son personnage. Peut-être n'est-ce qu'un reflet de l'écriture du drama, mais il faudra redynamiser ce jeu par la suite. A leur côté, Horan (plus connue pour sa carrière de chanteuse) se chargera d'apporter une touche de triangle amoureux inévitable ; et Ryu Jin (Capital Scandal), une touche de soucis supplémentaires.

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Bilan : Après ses deux premiers épisodes, il est manifeste que Call of the Country cherche encore sa voie, ne parvenant pas à se fixer sur une juste tonalité. Elle alterne entre l'humour de certaines scènes décalées et le sérieux de moments plus tendus, sans homogénéité Elle essaie beaucoup, sans toujours réussir, même si le téléspectateur ressent derrière une réelle volonté de s'affirmer. Pour le moment, je reste un peu dans l'expectative, pas pleinement convaincue par ce début, mais n'écartant pas la possibilité que Call of the Country s'affirme, à mi-chemin entre la série policière et la traditionnelle comédie romantique, dans les prochains épisodes. Il y a un potentiel, pour le moment perdu dans des éléments trop brouillons.


NOTE : 5,5/10


Des bande-annonces :

Commentaires

Merci pour tes critiques toujours aussi intéressantes à lire.
A vrai dire, je n'avais pas tellement l'intention de me pencher sur cette série.
Le mélange des genres c'est une caractéristique très coréenne. C'est pas toujours évident de l'apprécier quand ça part dans tous les sens : Un bon exemple étant Evasive Inquiry Agency, qui m'a pourtant plu.
Secret agent miss ho (puisqu'il faut bien l'appeler par un nom), ça aurait pu être Windstruck. Ca aurait pu être Spy girl. Mais sans Ha Ji Won, sans Jeon Ji Hyun, à quoi bon ?
Je m'aperçois qu'avec le temps je retiens de plus en plus les séries selon leur casting. C'est grave, docteur ? (comment je vais faire pour que ça ne se voit pas trop quand je vais parler des upfronts US, moi ?).
Je ne sais pas comment tu choisis tes pilotes coréens. Le pitch d'abord ?

Écrit par : Eclair | 03/06/2010

@ Eclair : Evasive Inquiry Agency est une série qui figure sur ma liste des dramas à découvrir (lorsque j'aurais le temps de m'y atteler). J'avais lu une bonne critique il y a peu, et cela m'avait fait beaucoup penser à Harvest Villa (cette dernière étant plus récente cependant).
Le mélange des genres, je le perçois comme une source de richesse de la série quand c'est bien manié. Mais à l'opposé, cela peut parfois créé une indigestion quand ça devient excessif et insuffisamment maîtrisé.

Pour la prise en compte du casting, je pense que c'est normal. Derrière notre apparence de critiques en herbe, tout téléphage est un sentimental qui s'ignore ; mine de rien, on finit par s'attacher à certaines figures récurrentes de notre petit écran, et au bon d'un moment, on aurait presque l'impression d'avoir noué une relation, surveillant avec attention le prochain projet de tel ou tel acteur.

Sinon, pour le choix des pilotes, je serais tentée de dire que, effectivement, c'est le pitch d'abord. Même s'il ne donne pas toujours beaucoup d'indication sur la tonalité de la série (cf la propension des coréens à mêler un peu tous les genres). C'est pourquoi, au-delà du pitch, j'ai tendance à faire attention aux campagnes de promotion : une affiche attachante (ce fut le cas pour Coffee House), une belle bande-annonce intrigante, cela peut suffire pour être le déclic nécessaire. J'essaye de me tenir au courant des projets en cours. Par exemple, actuellement, je trouve le poster de promo de Road Number One magnifique ; le sujet m'intéressait déjà avant, mais là, mon attente a encore grandi !
Après, en second rideau, le casting peut intervenir ; mais c'est le réflexe naturel du téléphage que j'expliquais plus haut. Mine de rien, on aime les histoires sur le long terme. ;-)
Enfin, il y a aussi un élément plus pragmatique et tout aussi incontournable, celui de la disponibilité des sous-titres et de la team qui s'en occupe.

Écrit par : Livia | 04/06/2010

J'ai fini le visionnage de Call of the country et honnêtement... mwai mwai. Même en coupant certains moments, j'ai réussi à suivre l'histoire sans peine. Le trafic de drogue n'est pas trop complexe et même l'arrivée d'un nouvel élément ne donne pas vraiment une énergie supplémentaire à la série.
Le personnage d'Horan en devient agaçant à s'accrocher à celui de Kim Sang Kyung. Les seuls qui s'en sortent bien sont Lee Soo Kyung et Ryu Jing. La relation qui se développe entre leurs personnages est intéressante et j'ai même regretté que cela ne soit pas davantage creusée. Sinon les personnages secondaires apportent du dynamisme évitant ainsi la certaine lourdeur du triangle amoureux Oh Ha Na/Go Jin Hyuk/Choi Eun Seo.
Je suis restée sur ma faim pour le coup -et assez déçue finalement de ne pas avoir avancer une autre série-.

Écrit par : Waxius | 18/07/2010

@ Waxius : Merci de venir partager ici tes impressions d'ensemble !
Je n'ai pas poursuivi la découverte au-delà des deux premiers épisodes ; en lisant ton opinion globale, je ne le regrette pas et je ne crois pas que je retenterai l'aventure, au vu de toutes les autres séries qui m'attendent. C'est dommage que la série n'est pas réussie à concrétiser le certain potentiel que ses débuts avaient pu laisser entrevoir.

Écrit par : Livia | 22/07/2010

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